OSTENSION, JOIE
Year:
2025
Nous sommes partis à la rencontre de jeunes femmes et hommes porteurs de handicaps intellectuels de l'IMpro de Corbie dans la Somme. Nous les avons invités à nous confier leur plus grand souvenir de joie.
De ces entretiens est née une sculpture poétique et documentaire, 8 témoignages, 8 histoires sensibles brodées ensemble sur un cerf volant fait de mouchoirs anciens.
Un Cerf-volant ambivalent : pour sa légèreté formelle et sa résistance profonde, lien entre la terre et le ciel, entre le réel et l’imaginaire, entre le corps et la psyché.
Dans notre volonté de porter des témoignages sensibles qui n’ont pas l’habitude d’être lus, "Ostension, Joie" est une rencontre inattendue entre spectateurs et protagonistes. Une passerelle entre les individus et les univers.
« Ostension, joie » a été réalisé en collaboration avec 8 jeunes de l’IMpro de Corbie (Somme). En 2024 nous avons réalisé un premier projet cinématographique avec eux en partenariat avec l’Acap pôle régional image.
Témoignages :
Nathan
“On m’a fait la surprise d’aller à Disneyland. on m’avait pas dit, c’était une surprise et je ne m’y attendais pas. je devais avoir 16 ans ou 17 ans. quand il y a des parcs d’attractions qui vont vite, on voit le ciel, on sent le vent, et puis comparé à ce que l’on peut voir d’habitude, on voit de là-haut. Ducoup c’est marrant.”
Léo
“Quand j’étais petit, la première fois que je suis allé dans un musée. Ça faisait cimetière et musée de la guerre mondiale. J’adore l’histoire et ça m’avait marqué ce que l’on a pu vivre à l’époque, et les horreurs qui se sont passées. et j’étais content, car c’était la première fois que j’allais dans un musée et c’était incroyable. c’était grand et il y avait plein de trucs intéressants.”
Jordan
“C’était à l’église quand on m’a baptisé, ça m’a rendu content et heureux. Ça m’a fait découvrir plein de choses aussi. je ne croyais pas en Dieu et maintenant oui, je suis content. Ça m’aide fort, des fois je suis énervé et j’essaie de penser à ça et ça me calme, ça me fait changer d’avis.”
Rose
“Le jour quand notre film est sorti au cinéma, quand ma mère a mis un mot, vraiment ça m’a touché, je me suis senti fier de moi, j’étais fier, elle a écrit sur ce mot ce qu’elle pensait de moi ce qu’elle pensait du film et le jour de la projection la dame de la banque a lu ce mot-là et ça m’a touché, ça m’a beaucoup ému. J’ai pas pleuré mais ça m’a ému, j’étais contente, c’était la toute première fois que je réalisais quelque chose comme ça de ma vie et tout et j’étais fier de moi, j’étais fier du groupe.”
Yann
“C’était à la Rochelle, on était dans le bateau pour voir le Fort Boyard. c’était trop bien. on était à la mer avec mon père et mon frère. Le fort Boyard c’est connu, il passe à la télé.”
Gwendoline
“C’était un bon moment, ça m’a fait un beau souvenir. parfois, c’était chiant de répéter, mais ça a fait un bon film. et puis mes parents étaient fiers aussi de voir le film, surtout ma mère. Moi aussi quand je l’ai vu j’étais fière aussi, j’avais les larmes. Après ça a changé ! Les parents étaient émus, ça m’a fait plaisir que notre film il a été diffusé devant tout le monde et que tout le monde était content, il y a des parents qui étaient émus de voir leurs enfants apparaître. Ma mère à pleuré aussi, j’étais contente je me suis dis qu’elle était fière de moi, fière que j’ai réussi à faire un film, parce que moi au début je ne pensais pas que j’étais capable, et quand j’ai vu que j’étais capable : j’étais fière.”
Liam
“Quand j’étais au restaurant avec ma mamie pour son anniversaire, le 4 Mai, avant qu’elle parte. C’est ça mon plus beau souvenir. On avait fêté son anniversaire pour ses 70 ans. on a été au restaurant, puis on a mangé un gâteau. C’était un petit restaurant pas loin de Franqueville, près d’Abbeville. C’était vraiment bon. Après on est allé chez elle, on a mis un peu de musique, on a dansé avec elle avant qu’elle repose en paix. et quand elle est sortie de l’hôpital, elle est venue à la maison pour dormir avec papy. Puis elle est restée un peu seule à la maison pour se reposer. Après on est allé la voir au funérarium. ensuite, le moment dur de la quitter pour l’emmener dans son caveau avec ses parents. Elle est enterrée à Airaines, pas loin de Abbeville. C’était mon plus beau souvenir, on mettait des roses blanches. À l’église, on avait mis une musique qu’elle aimait bien et pareille pour le cimetière.”
Maxime
“Quand je suis parti du foyer on m’a fait un cadeau, un grand album photo de quand j’étais petit au foyer. Ça m’a rendu heureux. J’avais 3 ou 4 ans. C’est gravé dans ma tête.”








