Champ de foire

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La destruction du village d’Oradour-sur-Glane et le massacre de ses 643 habitants, le 10 juin 1944, par des soldats de la Division S.S. Das Reich, constituent le symbole des souffrances des populations civiles pendant les conflits armés."

Alors nous nous sommes questionnés : Qui sont les descendantes et descendants de cette histoire ? Quelle est leur trajectoire de vie ? Que reste-t-il d’Oradour aujourd'hui ? Nous nous sommes demandés si partir à leur rencontre, écrire leurs histoires et réaliser leurs portraits ne serait pas une manière d’apporter une pierre à ce laborieux édifice que l’on appelle “devoir de mémoire”, dans un monde qui n'a de cesse de répéter les mêmes erreurs.

Nous avons franchi le muret de pierres qui sépare les ruines de la ville nouvelle, les disparus des vivants. Nous avons fait des rencontres lumineuses et avons eu des conversations aussi banales que bouleversantes. Les radounaudes et radounauds nous ont accueillis comme il faut, sans manières et sans faux-semblant, nous ont ouvert leur étang, leur jardin, leur cour, leur porte, leur maison, leur garage, leur atelier, leurs armoires, leurs penderies, leurs coffres, leurs malles, leurs boîtes, leurs albums, leurs carnets, leur cœur.

11 portraits en accumulation, 11 témoignages, 15 visages et des dizaines de trajectoires de vie marquées par une histoire commune, celle d’Oradour-sur-Glane, composent cette série intitulée "Champ de foire".